
En décrétant l’état d’urgence, les pays du globe ont adapté leurs lois pour faire face à la pandémie. Certains en ont profité pour gêner ou empêcher le travail de la presse. Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 35 pays sont concernés.
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Parmi les entraves à la liberté de la presse, on retrouve l’invocation du couvre-feu pour restreindre la liberté de circulation des journalistes. Une situation vécue notamment en Thaïlande et en Arménie. En Inde et en Egypte, les autorités ont décrété que la seule information crédible était celle du gouvernement. Le Cambodge a quant à lui tout simplement censuré la presse, en interdisant la publication de “toute information qui pourrait générer de l’agitation, de la peur ou des troubles”.
L’Europe concernée
Selon Catherine Monnet, rédactrice en chef adjointe à RSF, l’Europe n’est pas épargnée: “En Grèce, on a eu un problème de restriction des sources. Les personnels des hôpitaux se sont vu interdire de parler à la presse. Ils n’ont pas eu le droit de faire des déclarations aux médias.”
Et la défenseuse des droits de la presse d’ajouter: “Les reportages des journalistes grecs dans les hôpitaux ont été soumis à des demandes d’autorisation gouvernementale préalable avant diffusion.”
Elle cite également l’exemple de la Hongrie, où le Premier ministre Viktor Orbán a fait voter une loi d’urgence. Cette législation pouvait punir jusqu’à cinq ans d’emprisonnement la diffusion de fausses informations. “Le problème, c’est qu’est-ce qui définit une fausse information? La loi était très vague sur ce point, ce qui permet toutes sortes d’abus”, affirme Catherine Monnet.
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La loi dite “coronavirus” est censée être abrogée le 20 juin prochain en Hongrie. Dans les autres pays aussi, certaines lois d’urgence ont été levées ou vont bientôt l’être. Mais RSF appelle à la vigilance.
Pauline Rappaz/AFP/ape