
La formation de tapissier-décorateur a failli disparaître, faute d’entente entre les différents acteurs de la branche. Le CFC a finalement été reconnu par Berne, mais les candidats romands manquent à l’appel.
Pour rembourrer fauteuils et canapés, deux écoles s’opposent. Une plus traditionnelle, en Suisse romande, qui préconise l’utilisation de crin de cheval et de ressorts. Et une plus économe, en Suisse alémanique, qui mise sur la mousse synthétique.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les acteurs de la branche ont tant peiné à s’entendre pour redéfinir le profil de la formation de tapissier-décorateur. Mission finalement accomplie, grâce notamment à Denis Viquerat, membre du comité de l’association vaudoise de la branche
“Le garnissage avec mousse est meilleur marché que le garnissage avec des ressorts et des crins. Il y avait une volonté en Suisse alémanique de réduire la formation dans ce domaine et presque de la limiter au garnissage avec mousse, ce à quoi les Romands étaient opposés. On a toujours voulu garantir la formation la plus complète possible pour nos apprentis sortants”, explique-t-il.
Formation polyvalente
Avec une formation complète et polyvalente, la nouvelle formule du CFC apportera beaucoup de compétences.
“Le tapissier-décorateur apprendra le garnissage, la pose de rideaux, de tentures murales, de moquettes, le capitonnage. Tous ces métiers qui travaillent autour du tissu et de la décoration”, précise Denis Viquerat.
“Un métier qui a de la peine”
La bonne nouvelle, c’est que le CFC de tapissier-décorateur redémarre. La mauvaise, c’est qu’il le fait sans aucun apprenti romand.
“C’est un métier qui a de la peine. Non pas parce qu’on n’a pas besoin de tapissier-décorateur, mais parce les entreprises qui forment sont rares. C’est un grand souci”, regrette Denis Viquerat.
Avec le risque, si cela se poursuit, que la mousse synthétique s’impose partout. Et tant pis pour les ressorts et le crin.
Alain Arnaud/gma